Obésité : l’appétit mieux compris
Une personne devient obèse car elle mange trop. Mais cette sensation de faim considérée comme insatiable est due à une hormone stimulant la faim. Si une personne mange trop ce n’est pas vraiment à cause d’un manque de volonté mais à cause du dysfonctionnement de l’hormone de l’appétit. Une étude menée par Pierre Déchelotte, responsable l’Unité mixte de rechercher 1073 Nutrition, inflammation et dysfonction de l’axe intestin-cerveau à l’Inserm et l’Université de Rouen en partenariat avec l’équipe du Pr Akio Inui de l’Université de Kagoshima au Japon, a conclu que la ‘ghréline’ l’hormone de la faim, agit plus longtemps chez les personnes obèses. Toutefois, le poids et la prise alimentaire sont coordonnés par l’hypothalamus du cerveau car c’est cette partie-là qui contrôle la quantité de nourriture ingérée au niveau des réserves et des besoins. Chez une personne saine et normale, réduire son alimentation quand il y a surabondance se fait de manière spontanée grâce à l’hypothalamus.
Chez les personnes obèses, ce système ne fonctionne pas normalement. La sensation de satiété est beaucoup moins ressentie car le message ne passe pas jusqu’au cerveau. Ce dysfonctionnement est qualifié d’hyperphagie paradoxale selon les experts. Il se traduit par la présence des immunoglobulines dans le sang des obèses et ces anticorps reconnaissent la Ghréline et se lient à elle pour empêcher la dégradation rapide dans la circulation sanguine. Cela stimule l’appétit beaucoup plus longtemps.
Cette découverte peut très bien amener à de nouveaux traitements pour les obèses car il a été remarqué que l’hyperphagie et l’anorexie sont causés par deux phénomènes inverses. La même équipe travaille aussi sur l’interaction des immunoglobulines sur les hormones de l’anxiété, de boulimie et de dépression.